L’abbaye de bénédictines fondée autour de l’An Mil
C’est probablement vers l’An Mil, sous l’épiscopat de Dagbert, archevêque de Bourges (987 à 1013), que le monastère d’hommes est remplacé par une abbaye bénédictine 1 de femmes. A cette époque, les ossements de saint Menou sont relevés 2 par l’archevêque Dagbert et l’abbesse de Mailly, Adalgasie, et l’on rédige une Vie du saint.
Les bâtiments les plus anciens conservés datent du XIe siècle (église). Ils remontent au moins au 3e quart du XIe
siècle... à moins qu'ils ne soient l'oeuvre d'Adalgasie elle-même ? Avant 1085, le bourg de Mailly prend le nom de Saint-Menoux, signe de la vénération grandissante de ce personnage et de l'importance croissante de l’abbaye et de son pèlerinage. L’église abbatiale, dédiée aux saints locaux Menou et Blaise, dépendait de l'ancien diocèse de Bourges.
Fondation par Adalgasie du monastère de femmes de Mailly et invention des reliques de Menou, au temps de Dagbert, archevêque de Bourges (987 à 1013)
« Adalgasie fut abbesse du monastère de Mailly, au temps de Dagbert, archevêque de Bourges, aux environs de l'an 1000 ; c'est en ce temps que furent transférées ou plutôt découvertes les reliques de saint Menou, et que fut restauré ou même fondé le monastère. » (Adalgasia Malliacensis abbatissa, tempore Dagberti, bituricensis archiepiescopi, circa annum millesimum ; quo temporte translatae, seu potius inventae sunt sancti Menulphi reliquiae, et coenobium aut restauratum, aut etiam conditum est. Gallia christiana, col. 179.)
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(1) L’ordre de Cluny étant alors exclusivement réservé aux hommes, l’abbaye bénédictine de Saint-Menoux ne faisait donc pas partie des abbayes clunisiennes.
(2) Reconnaissance publique de la sainteté d'un personnage. Les restes du défunt sont exhumés pour être exposés, dans leur sarcophage ou dans des châsses et des reliquaires précieux, à la vénération des fidèles. A cette occasion, l'authenticité des reliques est affirmée (ou réaffirmée, comme ici) en grande solennité. A partir du XIe siècle, les corps saints, jadis vénérés dans une crypte, sont souvent élevés dans le chœur : c'est peut-être ce qui se passe à Mailly vers l'An Mil, sous l'égide de l'archevêque du diocèse.