Notre-Dame de Lorette
Lorette (Loreto en italien)
Ville d’Italie (Marches), basilique de pèlerinage de la Santa Casa des XVe-XVIe siècles. « … dans les premières années du XVIe siècle, on commença à parler chez nous d’une ville lointaine où la Vierge manifestait sa puissance plus qu’en aucun lieu du monde : c’était Lorette, dans la Marche d’Ancône. Peut-être les soldats de nos guerres d’Italie rapportèrent-ils en France, les premiers, le petit livre du pèlerin de Lorette, dont on peut voir un exemplaire à la Bibliothèque Nationale. Toujours est-il qu’en 1518 les Français s’acheminaient déjà vers le sanctuaire italien. Le petit livre racontait au voyageur une étrange merveille. On lui disait que le 12 mai 1291, au moment même où les Sarrasins venaient de chasser les derniers Francs de la Terre Sainte, les anges avaient paru à Nazareth, et avaient emporté du côté de l’Occident la maison de la Vierge, sainte maison où le Verbe avait été conçu. Ils la déposèrent d’abord en Dalmatie, puis en Italie, au milieu d’une forêt, à l’endroit qui plus tard s’appela Lorette… Il semble bien prouvé aujourd’hui que cette légende, destinée à tant de célébrité, est née seulement en 1472, car on n’en trouve aucune trace avant cette date. Elle paraît avoir été imaginée par Pierre di Giogio Tolomei, prévôt de Teramo. Il cherchait évidemment à s’expliquer pourquoi, quand, au XVe siècle, on avait refait l’église de Lorette, on avait conservé avec tant de respect, au beau milieu du sanctuaire, une vieille petite chapelle de la Vierge où on venait en pèlerinage depuis des siècles. » (E. Mâle, L'art religieux de la fin du Moyen Age en France, A. Colin, Paris, réédition de 1995, in 4°, p. 202-204)