Madelaine avec deux "A" et une hache

Voici un portrait oublié, si ce n’est inédit, de Madelaine, Magdeleine ou plus simplement Madeleine Albert, cette meurtrière, double parricide, double fratricide, dernière femme guillotinée dans l’Allier, en 1811. Cette gravure n'est signée ni du dessinateur, ni du graveur. Elle est surchargée d'un tampon peu élégant nous indiquant qu'elle a fait partie de la collection de Françis Pérot (1840-1918), puis de celle de l'abbé Clément. Elle est désormais conservée dans le fonds 8 J. 

Elle est à comparer avec une gravure plus connue due au peintre et conservateur Claude Dufour (1766-1845). Gravure signée de son auteur, « Dufour Del. » [Dufour delineavit, en latin, pour Dufour a dessiné] et du graveur « E. D. Sc. » [E. D. sculpsit, en latin pour E. D. a gravé]

Cette seconde gravure est incontestablement plus intéressante que la première mais plus connue également : un exemplaire conservé à la Bibliothèque nationale de France, un autre à la Société d’émulation du Bourbonnais et enfin l’exemplaire reproduit ici dans le fonds Pérot.

Plusieurs planches dans le fonds Pérot portent des fragments de dessins ou de calques de Dufour.Nous pouvons les identifier comme des études préparatoires à la gravure présentée ci-dessus mais aussi à une composition plus ambitieuse conservée dans les collections de la Société d'émulation du Bourbonnais.

C'est l'annonce de la prochaine conférence chantée de Maxou Heintzen : Madeleine Albert, monstre affreux et cruel : complaintes criminelles, à travers l’espace et le temps, le samedi 15 février 2025 à 15 h. qui nous a amené à revisiter les fonds des Archives départementales.

En effet, si Madeleine Albert a été portraiturée, elle a encore plus été chantée.

Manuscrit de la complainte censurée par le moulinois Denis Chassin (1769-1839) dit Chassin l'Aveugle

Le Courrier de l'Allier, en novembre 1913, publie un long article à ,un siècle de distance, témoin de la persistance de ce fait divers dans la mémoire collective.